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Lust From Beyond

Lust From Beyond
© Movie Games Lunarium

Lust From Beyond est un jeu vidéo d’horreur psychologique développé par le studio polonais Movie Games Lunarium et publié en mars 2021. Il est la suite de Lust from Darkness sorti l’année d’avant. Il est fortement inspiré par l’univers Lovecraft (comme The Sinking City que j’avais évoqué ici) et notamment par le court récit From Beyond de ce dernier. Outre l’horreur à la Lovecraft, le jeu mélange habilement à la peur et à la violence un érotisme sans tabou avec une mise en scène crue de sectes aux pratiques cumulant violence et luxure.

Nous incarnons dans le jeu Victor Holloway, un antiquaire qui est en proie à des visions d’une terre sinistre mélangeant lubricité et horreur. Ces visions perturbant de plus en plus sa vie quotidienne, il fini par se rendre dans une ville reculée pour consulter le docteur Austerlitz, un psychologue conseillé par sa fiancée. Cependant, en arrivant sur place, il tombe sur une ville sinistre et fini par être embarqué dans la violence de la Scarlet Loge, un culte violent qui tentent de l’emprisonner car il s’avère être un Seeing One, l’un des élus pouvant accéder à Lusst’ghaa, une autre dimension mélangeant horreur et extase. Sauvé par le Cult of Ecstasy, vénérant la même entité mais aux pratiques moins violentes, il en apprendra alors plus sur lui-même et ses horribles visions.

Lust from Beyond est relativement classique pour ceux qui ont l’habitude des jeux inspirés de Lovecraft. Vue à la première personne, éléments empruntés aux jeux de survie (inventaire limité, personnage loin d’être un surhumain, etc), énigmes et exploration d’endroits inquiétants, et quelques scare jumps parce qu’il faut croire qu’on ne sait pas faire d’horreur sans ce truc stupide. Ce sera certainement le mot d’ordre de ce test : pas réellement innovant, mais bien dirigé.

L’histoire est plutôt bien ficelée et avec quelques rebondissements dont la prévisibilité n’enlève rien à la narration. Tout est vu au travers des yeux de Victor et celui-ci devra découvrir les éléments occultes auxquels il est lié grâce à diverses interactions ou puzzles à résoudre. Bien qu’il y ait quelques choix dans les dialogues ou des objectifs optionnels, je n’ai pas l’impression qu’ils aient une réelle incidence au déroulement de l’histoire. Selon vos choix, l’épilogue affichera plus ou moins d’informations sur le devenir de certains personnages, mais clairement je n’ai pas ressenti de réel impact quant à telle ou telle décision. Il n’y a guère que le choix final permettant d’avoir l’une des deux fins qui ait une importance.

Comme dit en introduction, le jeu mêle horreur et sexe explicite. Cela se traduit donc par le fait qu’il est réservé au public adulte (il nécessite d’activer la vue des jeux adultes sur Steam pour y accéder) car il est ponctué de scènes de sexe et d’éléments visuellement suggestifs. Le jeu possède deux modes, un non censuré et un censuré qui masquera les parties génitales (que ce soit des personnages mais aussi de tous les éléments de décors). Il a récemment été annoncé une version “M” qui est dépourvue des scènes érotiques. Après, clairement, ce n’est pas un jeu de cul. Les scènes sont rares et très courtes où il faut juste résoudre trois Quick Time Events pour la terminer. L’animation est relativement moyenne pour ces scènes d’ailleurs, ce n’est clairement pas l’intérêt premier de ce jeu donc si c’est la seule chose qui vous intéresse, oubliez-le et allez regarder un let’s play non censuré sur une plateforme de streaming pour adultes.

Graphiquement, le jeu est très beau et sa direction artistique est du tonnerre. Les décors du monde réel sont assez classiques avec une ville glauque et des donjons où se déroulent des choses à la fois macabres et érotiques. La dimension de Lusst’ghaa est quant à elle très inspirée du style des artistes H. R. Giger et Zdzisław Beksiński avec un monde vivant donnant l’impression d’évoluer dans un organisme et une ambiance glauque et inquiétante. Le tout parsemé de formes à la fois horrifiques et suggestives. L’ambiance visuelle est renforcée par un bon ensemble d’effet sonores où la musique est absente pour conserver un sentiment d’oppression constant. En termes d’exploration, le jeu propose au final peu de décors différents car chaque chapitre se déroulera dans les mêmes endroits : le manoir du Cult of Extasy, les souterrains de la Scarlet Loge, et le monde de Lusst’ghaa. De ce fait, les décors sont répétitifs et peu variés, mais très riches en détails. La ville de Bleakmore et le théâtre ne seront explorés qu’une seule fois durant leurs chapitres respectifs.

Le Gameplay est relativement banal et sans grande particularité. Les combats sont sommaires et réduits au strict nécessaire (en même temps, le personnage n’est pas Rambo et il meurt avec trois torgnoles) et il préférera la fuite ou l’infiltration plutôt que la confrontation. Le dernier chapitre n’en a même plus rien à faire du côté “survie” car il offre une caisse de cartouches infinies pour le six coups. Les énigmes ne sont pas spécialement complexes à résoudre, ce sont trois ou quatre puzzles demandant de positionner des éléments pour former une image ou placer des pièces à l’endroit voulu. Le côté exploration est plutôt bien géré car les zones regorgent de petits secrets annexes à découvrir pour enrichir l’histoire de fond. Il y a également plusieurs objets de collection à récupérer dans différents chapitres pour débloquer des entrées de la galerie de personnages. En terme de rejouabilité, il faut noter que Lust From Beyond n’a qu’une seule sauvegarde et ne peut pas être repris à partir d’un chapitre précis. Si vous avez manqué un objet ou un détail, il est nécessaire de recommencer tout le jeu. Sa durée de vie est dans la moyenne du genre et si vous le refaites vous pouvez esquiver tous les dialogues et cinématiques pour aller plus vite.

Au niveau de la gestion du personnage, le jeu a emprunté quelques morceaux aux RPG avec des améliorations possibles pour le personnage. Rien de bien transcendant non plus, il s’agit d’un choix entre deux ou trois options pour renforcer les points de vie, de santé mentale, ou d’essence, ainsi que des bonus diverses de gameplay tels qu’une discrétion renforcée ou une facilitation des QTE. On retrouve donc la santé mentale chère aux jeux inspirés de l’univers Lovecraft où le personnage se verra affecté au fur et à mesure qu’il perd celle-ci. Un dernier élément débloqué en cours de partie est l’Essence, un pouvoir qui n’apparaît que dans la dimension de Lusst’ghaa permettant au personnage de manipuler des objets spécifiques pour résoudre des énigmes.

Que retenir de Lust from Beyond ? Pas le jeu de l’année, mais bien à faire si on aime le genre Lovecraft, l’horreur et qu’on y ajoute une couche de lubricité. Il dispose d’une bonne histoire et une excellente direction artistique qui place dans une ambiance glauque et inquiétante. On notera aussi qu’il est bien suivi par son studio de développement car ils ont rajouté un peu de contenu (comme la galerie personnages et les objets à collecter qui vont avec) et revu divers élément depuis la sortie. Si le côté adulte avec les éléments érotiques plus ou moins extrêmes ne sont pas de votre goût, vous pourrez vous rabattre sur la version “M” qui les retire.

Le jeu possède une démo gratuite intitulée “Prologue” qui se déroule sous forme de deux chapitres vus au travers un personnage différent pour chaque.


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