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Nier Automata

Nier Automata
NieR Automata © Square Enix

NieR Automata est le deuxième jeu de la série NieR, sorti 7 ans après le premier en février 2017 au Japon. Toujours édité par Square-Enix, il est cependant développé par PlatinumGames à la suite de la fermeture du studio Cavia. Le jeu est une nouvelle fois écrit par Yoko Taro et explore notre monde dans un futur extrêmement lointain dans lequel l’humanité brille par son absence.

L’histoire se déroule en l’an 11 945, sur une Terre dévastée par 14 guerres consécutives contre une entité extraterrestre qui a envahi la planète il y a plusieurs milliers d’années. Ces aliens ont dominé notre monde grâce à des machines douées de capacités évolutives appelées Machine Lifeforms dans le jeu. L’humanité a disparu de la surface du globe et a trouvé refuge dans un bunker secret caché sur la Lune. La mission reconquête de la Terre est attribuée à une armée d’androïdes hautement perfectionnés, appelée YoRHa, qui vient en assistance aux précédentes générations d’androïdes qui résistent contre l’ennemi.

Le prologue du jeu introduit les deux personnages principaux : 2B, une androïde de combat (Battle) calme et focalisée sur sa mission, et 9S, un androïde de type Scanner qui soutient 2B grâce à ses capacités de reconnaissance et de piratage. Les deux androïdes progressent dans l’exploration d’une ancienne usine humaine reconvertie par les Machines pour construire leurs unités, et dans laquelle se trouve une Machine de type Goliath menaçant le secteur. Ils parviendront à détruire l’ennemi au prix de l’utilisation de leur séquence d’auto destruction déclenchant une explosion similaire à celle d’une bombe nucléaire.

2B et 9S se réveilleront ensuite dans le Bunker, la station orbitale siège des opérations de YoRHa. 9S aura eu le temps de téléverser les données de 2B au sacrifice de sa propre mémoire, il perdra donc connaissance du précédent événement et rencontrera donc 2B pour la seconde fois. Leur nouvelle affectation sera de retourner prêter main forte à la cellule résistante dirigée par Anemone sur Terre qui est assiégée par les Machines. Leur progression leur fera découvrir que les Machines ont un comportement de plus en plus changeant, allant jusqu’à mimer les comportements humains et perdre leur agressivité. Et ce sont là les premières surprises auxquelles l’équipe sera confrontée…

NieR Automata a pas mal amélioré diverses critiques négatives que le premier jeu NieR avait reçu. Notamment la qualité visuelle qui n’était pas terrible et s’avère très riche et détaillée ici, ou encore la gestion des quêtes annexes qui propose une localisation approximative pour aider le joueur. Les décors sont très variés allant d’un vaste désert à une ville en ruines et un parc d’attraction abandonné. Le gameplay reste sensiblement proche mais a fait l’objet de pas mal d’améliorations aussi. Ce qui change le plus est la suppression de la magie qui était présente dans le premier jeu. Le Grimoire est remplacé par les Pods, des unités de soutien qui sont capables d’utiliser des attaques distantes et remplissent plus ou moins le même rôle du point de vue gameplay. Le système de combat s’est dynamisé avec l’ajout de deux ensembles d’armes que le personnage peut permuter et la possibilité de glisser ou encore sprinter. On retrouve la touche de PlatinumGames qui est expérimenté dans les gameplay type beat’em up. Le jeu reprend également les différentes phases empruntés aux autres genres : caméra en mode shoot’em up avec gameplay associé, mode jeu de plateforme avec verrouillage et cadrage propice, et des éléments RPG. Le système d’amélioration des personnages est similaire à NieR Replicant à la différence que les Words associés aux armes ont été remplacés par des Plug-in Chips qui octroient diverses bonus et fonctionnalités. En effet, en supprimant certaines puces équipées sur le personnage, on peut désactiver des éléments d’interface du jeu (barre de vie, mini carte..) et donc en activer des complémentaires. Le nombre d’emplacement évolue avec le jeu et le joueur peut en acheter des supplémentaires. Les puces peuvent être fusionnées pour gagner en efficacité.

Le character design a été aussi revu et propose un style assez particulier pour des androïdes qui sont, visuellement parlant, extrêmement humains. On remarque quand même que ça reste très japonais, 2B est en effet une ninja se battant au sabre et habillée en soubrette gothique, soit un bel ensemble de clichés réunis. Il n’empêche que le design des personnages est superbe. Un point de détail assez intéressant avec les androïdes YoRHa est qu’ils ont systématiquement les jeux bandés, il y a peu de scènes où leur visage est à découvert. En dehors de ça, le style est assez varié et à titre personnel j’apprécie beaucoup le travail d’Akihiko Yoshida. Son style se reconnaît assez rapidement et il est très différent de ce qu’on voit habituellement dans les productions japonaises. Je l’ai découvert à l’époque avec Final Fantasy Tactics et malgré son départ de Square-Enix en 2013 il travaille encore régulièrement sur les jeux de l’éditeur. Pour n’en citer quelques-uns, il est character-designer sur les jeux Final Fantasy XIV, XII, Tactics, ou encore les jeux Bravely.

NieR Automata possède une bonne durée de vie avec 3 actes principaux et des quêtes annexes. Dans la mesure où le jeu permet différents embranchements, il est possible de rejouer les chapitres une fois l’histoire terminée. Cela est bienvenue pour découvrir les différentes possibilités de l’histoire. Autre élément intéressant, chaque Acte joué est avec un personnage différent. En effet, durant le Prologue et le Premier Acte, le joueur contrôle 2B. Le Second Acte est un rejeu du premier, mais cette fois avec 9S en personnage jouable, permettant de débloquer de nouvelles possibilités avec le hacking ou bien les événements où il était tout seul. Le Troisième Acte est la convergence des deux premiers et le joueur est amené à piloter un autre protagoniste. C’est une narration intéressante car elle permet de découvrir le jeu avec différents points de vue et des détails qui avaient été manqués durant la première course. Le jeu possède 26 fins, plus une ajoutée avec le DLC. Chaque fin a une lettre de l’alphabet mise en valeur dans son titre pour connaître laquelle est déclenchée. Malgré ce grand nombre, la plupart d’entre elles sont la fin des Actes ou encore d’une sous intrigue qui ne terminent pas pour autant le jeu. D’autres sont des game over déguisés qui se déclenchent par exemple quand le joueur active l’auto-destruction de 2B ou 9S, ou encore fait une action particulière qui entraîne la mort du personnage ou l’abandon de la mission. Le scénario possède en réalité 4 ou 5 fins différentes (je ne sais plus exactement) dépendant des choix fait avant le combat final. L’une d’elles peut s’obtenir en combattant littéralement le générique de fin durant lequel il faut détruire les crédits à la manière d’un shoot ’em up ! Et pour le coup, cette phase est très difficile. Lorsqu’un joueur termine cette phase, il lui sera proposé d’aider un autre (via les fonctionnalités en ligne du jeu) à accomplir cette tâche. Le jeu demandera par 4 fois la confirmation car à l’issue de celles-ci, la sauvegarde du joueur est supprimée ! A la manière de l’une des fins de NieR Replicant, le joueur peut donc se sacrifier pour aider un autre.

Dernier élément notable du jeu, son ambiance musicale. L’OST de NieR Automata possède un peu plus de pistes que celui de NieR et s’avère aussi plus varié. Il est toujours composé par la même équipe et on retrouve des thèmes assez similaires avec le précédent jeu. Il va un peu plus loin en ajoutant aussi des thèmes très intéressants comme celui du parc d’attraction qui donne une ambiance à la fois enjouée, mélancolique, et mystérieuse, comme pour faire ressentir la confusion semée par la scène à laquelle les personnages assistent en le visitant. Le reste mélange à la fois l’épique et le contemplatif, apportant au jeu une ambiance vraiment unique.

En résumé, NieR Replicant et NieR Automata sont tous les deux d’excellents jeux. Une ambiance spéciale, une histoire pleine de rebondissements mélangeant un peu de comédie, d’effets dramatiques, et globalement une forte mélancolie. Une expérience peu fréquente comme on aime les découvrir, j’espère que la série proposera une nouvelle itération, ou alors que Yoko Taro développera une nouvelle histoire avec les mêmes éléments clés.


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