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Star Trek: Lower Decks

Star Trek: Lower Decks
© 2020 CBS

L’une des récurrences des séries de Star Trek est qu’elles focalisent leur histoire autour d’un capitaine de vaisseau et de ses courageux et hautement compétents officiers supérieurs. Mais qu’en est-il du petit personnel œuvrant à bord des vaisseaux spatiaux de la flotte de Starfleet ? Voici donc ceux mis sur le devant de la scène par Star Trek: Lower Decks : quatre jeunes Enseignes travaillant à bord du US Cerritos, explorant quotidiennement les dangers de l’Univers…

Lower Decks se déroule en 2380, soit après Star Trek: Voyager et avant Star Trek: Picard, à bord du USS Cerritos, l’un des vaisseaux de Starfleet les moins intéressants et spécialisé dans les missions de Second Contact (soit le service après vente des plus gratifiantes missions de First Contact avec de nouvelles civilisations). La série commence avec l’arrivée de D’Vana Tendi, une Orionne hyper enthousiaste fraîchement transférée à bord du Cerritos qui se réjouit de faire la moindre basse besogne. Elle est intégrée à l’équipe de maintenance de Brad Boimler qui se compose également de Beckett Mariner et Sam Rutherford. L’équipe se surnomme collectivement les “lower decks”, ceux chez qui l’action se déroule réellement selon Mariner. Le premier jour de travail à bord du Cerritos n’en sera pas moins mouvementé pour D’Vana et ses équipiers puisque la mission de Second Contact dirigée par le premier officier Ransom rapportera à bord du vaisseau un virus carnivore transformant l’équipage en bêtes assoiffées de sang.

Bien qu’ils soient tous les quatre fortement stéréotypés, j’ai trouvé les protagonistes de Lower Decks amusants à suivre car leur histoire se déroule en accord avec leur caractéristique. Malgré l’apparence donnant l’impression d’une équipe de bras cassées, celle-ci est incroyablement compétente malgré sa faible expérience et déjoue au final des situations impossibles, mais dont le mérite revient à leur grand dam aux officiers supérieurs et à leur capitaine. Outre D’Vana qui est l’hyper enthousiaste de service, les trois autres personnages ont chacun un cliché particulier. Boimler est le jeune officier ambitieux par excellence qui essaye d’être le pur produit Starfleet. Il passe son temps à faire de la lèche aux officiers supérieurs, ne vit qu’en suivant les règles et obéissant aux ordres, et espère constamment une promotion. Malgré sa capacité à citer le règlement de Starfleet à la virgule près, il démontre une incapacité chronique à faire face au stress et aux situations périlleuses. Mariner est l’opposé total de Boimler… C’est une tête brûlée maintes fois rétrogradée pour insubordination, hermétique à l’étiquette de Starfleet, mais dotée d’une forte expérience et une capacité à devenir capitaine de vaisseau quasi innée, ce qu’elle refuse. Enfin, Rutherford est un jeune ingénieur passionné par son travail d’entretien des conduits diverses du vaisseau. Il possède un implant cybernétique lui permettant de décupler ses facultés mentales ou d’apprendre instantanément des compétences qu’il n’avait pas.

En contrepartie de cette petite équipe, la série met en personnages secondaires ceux qui auraient été les principaux dans une aventure normale de Star Trek : le capitaine Carol Freeman dirigeant le vaisseau avec autorité et difficulté à devoir gérer l’embarras que provoque l’insubordination constante de Mariner (qui n’est autre que sa fille, un secret bien caché à l’équipage par les deux intéressées). Vient ensuite Jack Ransom, le premier officier coureur de jupons et ne pensant qu’à entretenir son imposante musculature. Suivi par le lieutenant Shaxs, l’officier tactique brutal et à la gâchette facile. Enfin, le docteur T’Ana qui est le médecin-chef bougon de l’équipage.

La série utilise beaucoup la mise en opposition de ses deux équipes de personnage et n’hésite pas à écorner à la tronçonneuse l’image habituellement trop parfaite des personnages de Star Trek. Elle enchaîne les allusions et mises en situations pour lesquelles le capitaine et ses officiers brillent par leur stature et les poses qui vont avec, profitant du travail des petites mains en arrière plan qui ont en réalité sauvé la mise. Lower Decks est également une fanfare de private jokes que seuls les trekkers aguerris comprendront tellement ça fuse. C’est un véritable festival de références plus ou moins obscures ou évidentes ! Elle présente également Starfleet sous des facettes peu souvent abordées dans les séries usuelles en montrant que l’organisation est faillible et loin d’être aussi parfaite que l’impression qu’elle veut donner.

La première saison fait 10 épisodes et la série est pour le moment prévue pour durer 3 saisons, elle est proposée à l’international par Amazon Prime Video. Il s’agit d’un dessin animé pour adultes sympathique bien que sans grandes prétention qui détend pas mal l’univers de Star Trek qui a tendance parfois à être trop “serious business”. Une sorte d’auto parodie qui fait toujours du bien à regarder, mais hélas fortement inaccessible à quiconque n’est pas un inconditionnel de la licence.


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