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Star Trek: Discovery Saison 3

Star Trek: Discovery Saison 3

La troisième saison de la série Star Trek: Discovery s’est achevée sur Netflix le 7 janvier dernier après 13 épisodes. Il s’agit d’une saison que j’ai plutôt bien apprécié après une seconde qui me donnait l’impression de partir dans tous les sens. Un des soucis que je voyais avec Discovery, c’est qu’elle se retrouvait dans le terrain balisé de la série préquelle en se positionnant avant la série originale. Cette troisième saison a permis à Discovery de s’émanciper de cette zone de confort pour aller là où aucune série Star Trek n’a été auparavant.

Illustration © CBS Network

La notion de préquelle est souvent difficile à gérer du point de vue narration car lorsque les évènements de la série montent en puissance, le spectateur sait pertinemment que l’univers continue derrière… Donc au final la pression de l’intrigue et le suspense se ratatinent face à la continuité chronologique déjà écrite. Voir un USS Enterprise rétro futuriste dans la saison 2 était agréable à l’œil mais qui aurait cru une seule minute que le vaisseau aurait été détruit durant la bataille finale ou même le Capitaine Pike tué ? La saison 2 s’achève donc sur une grosse bataille et le USS Discovery étant désormais devenu la cible de tous les enjeux, son équipage décide de fuir là où personne n’ira les chercher dans le but de sauver l’univers connu : 900 ans dans le futur. Un sacrifice qui restera absent de toutes les mémoires car la Fédération a du classer secret défense l’existence du Discovery, du Spore Drive, et l’équipe de l’Enterprise est tenu sous confidentialité. Officiellement, le Discovery a donc été détruit pendant l’exercice de ses fonctions et tout l’équipage a périt.

Tiens, en aparté, les acteurs ayant incarné des personnages iconiques durant la saison 2 tels que Anson Mount qui a joué Christopher Pike et Ethan Peck dans le rôle de Spock seront présents dans un spin-off intitulé Star Trek: Strange New Worlds dont la production se fera en 2021. Celle-ci se placera donc en tant que préquelle de la série originale puisque narrant l’épopée du USS Enterprise sous le commandement de Pike.

Donc, 900 ans plus tard, Michael Burnham sort du trou de ver lui ayant permis de guider le Discovery vers cette époque, mais durant sa chute elle s’écrase contre le vaisseau de Cleveland Booker “Book” (joué par David Ajala) et les deux se posent en catastrophe sur une planète voisine. Burnham se rend compte qu’elle est seule, elle n’a aucune nouvelle de son vaisseau ni de l’équipage et commence à imaginer le pire. Sa rencontre avec Book lui permettra de recouvrer ce qui s’est passé depuis ce presque millénaire tout en essayant de cacher en vain le fait qu’elle vient d’un lointain passé. Elle apprendra alors que la Fédération des Planètes Unies n’existe presque plus en raison d’une catastrophe d’ampleur galactique qui s’est produite environ un siècle auparavant : The Burn. Cet évènement consiste en la destruction simultanée de tout le dilithium de la galaxie et des vaisseaux ayant un Warp Core actif à ce moment-là. Les voyages interstellaires se sont alors réduits et les systèmes ont redécouvert l’isolement. De nouvelles puissances se sont formées alors que la Fédération se désagrégeait, avec désormais une nouvelle dominatrice du nom d’Emerald Chain. Cette puissance essentiellement basée sur le capitalisme mercantile use de tous les moyens pour reconstruire la civilisation, quitte à piller et asservir des populations de planètes non éveillées à la distortion. Michael devra s’intégrer dans ce nouveau monde avec l’aide de Book tout en continuant de chercher où se trouve le reste de la Fédération mais aussi le Discovery. Un an après, le vaisseau sortira finalement du trou de ver et l’équipage découvrira lui aussi combien le monde a changé.

Comme dit en introduction, Star Trek: Discovery s’est donc émancipée du confort de la préquelle pour développer l’univers lointain. Elle se place donc dans un univers qu’on pourrait qualifier de post-apocalyptique car ayant subit une violente régression dans les capacités de transport et de déplacement au sein de la galaxie. Les différents enjeux de la série seront donc la reconstruction de la Fédération, mais aussi la recherche sur les causes du Burn. Globalement, la série est toujours dans les mêmes codes avec notamment l’ambiguïté constante du personnage de Burnham et de son syndrome du héros. Le personnage de Burnham est souvent assez difficile à suivra à cause de ça je trouve, parfois il tombe dans le caricatural. Heureusement, il est compensé par le reste du casting de la série qui relève le niveau du personnage. Le nouveau personnage Book me semble être là justement pour équilibrer moralement Burnham qui est constamment en mode serious business. Cependant, Burnham s’améliore sur la fin de la saison et le personnage devient lui-même mieux équilibré. A côté de ça, l’équipage du Discovery s’intègre dans sa nouvelle époque malgré les difficultés et le moral de celui-ci était brisé durant les premiers épisodes de la série après avoir réalisé les sacrifices qu’ils ont du faire. L’un des éléments centraux de la série est aussi le couple Culbert/Stamets qui est fortement mis en avant via le nouveau personnage d’Adira qui est joué par Blu del Barrio, un acteur à l’identité de genre non binaire qui apporte une vision intéressante dans la série. Le personnage d’Adira possède en effet une multiplicité de facettes car il est porteur d’un symbiote contenant la mémoire de ses anciens porteurs, dont son petit ami Gray qui est mort dans un accident durant lequel le symbiote a été transféré en Adira. Le personnage de Tilly est également fort bien développé grâce à sa progressive prise de responsabilités au fil de la saison. Le seul à être réellement constant au final est Saru qui continue d’être dans la ligne directrice habituelle de son attachement à la Fédération, mais qui garde cet aspect de sage au sein de l’équipage tout en ayant depuis pris la responsabilité de capitaine.

Niveau visuel, la série en jette toujours autant et profite de ce bond millénaire pour revoir une partie de son esthétique. Ainsi, le Discovery est modernisé avec un style neon proche de Tron et une tonalité de couleurs plus monochrome orientée bleue. Ses nacelles ne sont désormais plus physiquement attachées au vaisseau mais maintenues par des ancres magnétiques. Le design du vaisseau de Book est complètement délirant car celui-ci change de forme en réorganisant sa structure, donnant droit à des scènes d’action visuellement prenantes. Quelques éléments technologiques sympathiques également tels que les téléporteurs personnels via les badges, qui font aussi office de terminaux très avancés, et des consoles basées sur une matière programmable changeant de forme et réagissant par connexion mentale.

Globalement, Star Trek: Discovery saison 3 m’a beaucoup plut surtout parce qu’elle s’est décidée à faire de la nouveauté et cette liberté créatrice lui a fait un bien fou. Elle a réussi à reprendre les codes de la licence tout en les projetant dans un univers très lointain avec des marques, des concepts, et une philosophie qui est à la fois inspirée de l’original, mais qui a su développer sa propre branche. La série a été renouvelée pour une quatrième saison, espérons qu’elle saura continuer sur cette bonne voie.


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