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Xenoblade Chronicles 2

Xenoblade Chronicles 2

Xenoblade Chronicles 2 a été présenté le 12 janvier 2017 pour une sortie internationale le 1er décembre de la même année sur Nintendo Switch. Comme dit en introduction, bien qu’étant présenté sous forme d’une seconde itération, Xenoblade 2 n’est pas la suite de Xenoblade Chronicles. Les jeux ont cependant quelques relations entre eux. Il a reçu une extension l’année suivante, Torna : The Golden country, sortie en septembre 2018. Torna était comprise dans le pack d’extensions achetable en même temps que le jeu original et a donc été directement activé pour ceux qui l’ont pris. Sinon, il a été commercialisé sous forme d’un jeu autonome ne nécessitant pas le premier pour l’avoir.

xc2 © Nintendo/Monolith Software

xenoblade2torna © Nintendo/Monolith Software

Gameplay

Nous sommes en terrain connu, Xenoblade 2 reprend les acquis de ses deux grands frères. Nous explorons ici le monde d’Alrest qui rappelle par bien des égards celui du premier Xenoblade. Le voyage rapide est là, le système de combat est toujours basé sur une liste d’Arts et une attaque automatique avec un temps de recharge.

Le système de combat a reçu quelques changements notables. Les personnages sont appelés des Drivers, ils ont en effet une aptitude particulière qui est d’éveiller une Blade et de se battre avec. Les Blades sont des la manifestation physique (humanoide ou animale) de la conscience des armes des personnages. Elles ont un rôle particulier (tank, heal, DPS, rien ne nouveau) et le joueur peut en changer à volonté en combat moyennant un temps de recharge entre deux Blades. Il peut s’associer avec trois Blades au maximum. Chaque Blade Rare a des aptitudes qui lui sont prédéfinies tandis que les Blades normales sont générées aléatoirement lors de la séance d’éveil. Cette possibilité d’avoir trois Blades avec soit a induit un gros changement : le personnage ne peut lancer que 3 Arts par Blade. Plutôt qu’une barre d’action en bas de 9 techniques, il a seulement 3 cases liées aux boutons de la manette qui changent en fonction de la Blade active. Une Blade est liée à un Driver et ne peut être transférée que grâce à un objet rare du jeu.

Si dans les précédents Xenoblade l’affinité entre les personnages était une composante importante du combat, ici c’est devenu l’essence-même. En effet, le nombre limité de techniques à l’instant T a été compensé par la possibilité de faire des combos. Selon l’affinité élémentaire des Arts que vous lancez, ou que les autres personnages lancent, une invite apparaîtra pour enchaîner un combo. Ceci remplira un tableau des différents affinités élémentaires utilisées pour exploiter l’attaque enchaînée. En effet, au fil effets infligés à l’adversaire, l’attaque enchaînée permettra de “casser” des bulles de couleur qui tourneront autour de ce dernier. Plus vous parvenez à en casser en lançant la technique associée, plus vous ferez de dégâts. Ce profil d’attaque est indispensable pour éliminer un puissant adversaire dont les attaques sont très changereuses sur les longs combats.

Côté exploration, nous sommes dans la même mécanique que les précédents. Il y a des quêtes annexes à faire dans les nombreuses villes et un tableau d’affinité comme toujours. Un des rajouts du jeu est lié au métier du protagoniste, Rex, qui est un Récupérateur. Cela consiste en la récupération de trésors dans la mer de nuages dans laquelle évoluent chaque Titans. Par ce moyen, le joueur peut récupérer diverses objets utiles mais aussi tomber face à des ennemis imprévus.

Outre au combat, les Blades ont aussi un usage sur le terrain. Celles-ci possèdent des aptitudes pour résoudre différentes actions de jeu : collecter des ressources, parlementer avec un PNJ, atteindre une zone inaccessible, etc. Tout ceci se développe grâce à un arbre de talents spécifique à chaque Blade qui se débloque grâce à des points obtenus en combat. Pour les autres Blades, le joueur obtient au bout de quelques heures la possibilité de les envoyer en Mission pour qu’elles acquièrent ces points d’évolution. Les Blades rares ont toute une série de quête en relation avec leur histoire propre ou leur personnalité.

Dans l’add-on Torna, le système de combat a été quelque peu revu pour être beaucoup plus dynamique. Les Blades ne sont plus de simples éléments de soutien mais elles prennent part au combat. Ainsi, au lieu d’alterner entre les Blades pour un Driver, le joueur est en capacité de jouer le Driver et les Blades avec lesquelles il est entré en résonnance. Les Blades ou joueurs en arrière plan remplissent le rôle de personnage de soutien.

Histoire

Le monde d’Alrest ne possède aucun continent. Il est recouvert d’une “mer de nuages” à la consistance proche de l’eau sur laquelle évoluent plusieurs Titans. Ces créatures géantes sont le lieu de vie des différentes espèces vivantes d’Alrest. Elles tournent en rond autour de l’Arbre Monde, un immense arbre qui se dresse jusqu’aux cieux et qui est inaccessible au commun des mortels. La légende raconte que les humains sont originaires du sommet de l’Arbre monde où se trouve “Elysium” et leur créateur, l’Architecte et qu’ils auraient été chassés pour vivre sur les Titans.

xc2azurda © Nintendo/Monolith Software

Rex est un jeune orphelin travaillant comme récupérateur pour la Trade Guild d’Argentum. Il vit sur le dos d’un titan du nom d’Azurda qu’il surnomme “papy” et qui est principalement son seul ami. Il est un jour recruté pour une mission de récupération assez spéciale commanditée par un groupe appelé “Torna”. Leur objectif est de retrouver un vaisseau qui a sombré sous la mer de nuage. Arrivant à leur objectif et réussissant à le renflouer, Rex est accompagné de ses trois clients, Jin, Malos et Nia, des Drivers, pour explorer l’intérieur du vaisseau. Ils arrivent finalement à une chambre dans laquelle repose une Blade légendaire connue sous le nom de l’Aegis : Pyra. A ce moment-là, tout bascule et Rex est tué par Jin ou moment où il s’apprêtait à toucher l’épée de Pyra. Il se réveillera dans un champ vert et ensoleillé où Pyra lui expliquera qu’il s’agit de ses souvenirs d’Elysium. Elle demandera à Rex si ce dernier veut l’y accompagner pour qu’elle puisse y retourner. En échange de la moitié de sa vie, elle ressucite Rex et entre en résonnance avec ce dernier. Déclenchant les foudres du groupe Torna qui avait pour objectif de récupérer Pyra, il sera poursuivi et attaqué par ces derniers sans relâche.

xc2rex © Nintendo/Monolith Software

Rex, Pyra, mais aussi Nia seront sauvés de justesse par Azurda lors de l’affrontement. Commencera alors pour Rex, désormais Driver de l’Aegis, sa quête pour aller à l’Elysium afin de tenir sa promesse envers Pyra, en explorant un monde au contexte géopolitique tendu. En effet, certains Titans sur lesquels les Cités Etat d’Alrest sont installées sont en fin de vie et leurs dirigeants cherchent à tout prix un moyen de migrer sur un autre… Indirectement, Rex, Pyra et Nia se verront embarqués dans une bataille politique de deux Cités Etat au bord de la guerre en plus du fait que Malos et Jin comptent bien reprendre Pyra.

xc2metsu © Nintendo/Monolith Software

Avis

Xenoblade 2 apporte une certaine différence par rapport aux précédents. Le protagoniste est un peu plus jeune et le style narratif est très proche du genre Nekketsu. Il est d’ailleurs très inspiré de l’animation japonaise en raison d’un des scénaristes qui a toujours travaillé dans ce domaine. On y retrouve également beaucoup d’humour issu de l’animation, ce qui peut potentiellement surprendre le joueur habitué à la licence. En effet, Rex est quand même une sacré tête à claque typique des héros de shônen. La plastique extrêmement plantureuse de Pyra/Mythra, le côté tsundere de Nia, les quiproquos basés sur des sous-entendus sexuel, on est clairement dans un délire d’otaku complètement assumé.

Cela n’entâche pas non plus cet opus qui est bien foutu côté scénario et a réussi à tirer de manière cohérente un lien avec son grand frère original. Il apporte une dose de tragédie et de retournements de situation bien amenés et parfois même très crus. Comme vous pouvez le constater dans l’histoire, celle-ci est très inspirée de la religion chrétienne avec la notion “d’Eden” depuis lequel les humains ont été exilés par un “créateur”. Au fil du scénario beaucoup d’autres éléments continuent de s’en inspirer, notamment les Aegis qui représentent les Blades les plus puissantes.

Niveau direction artistique, les personnages du jeu ont été dessinés par différents créateurs. En effet, les protagonistes ont été dessinés par Masatugu Saitô, dont le CV n’est pas très étoffé (Captain Earth, Cyborg 009 Call of Justice, etc). Du côté des antagonistes, c’est un nom un peu plus célèbre qui s’y est collé en la personne de Tetsuya Nomura, le designer principal de la série Final Fantasy. Son style étant souvent sujet à débat, ici il est resté relativement soft sans tenues trop excentriques. Un mélange de styles qui se marrie très bien et donne un très bon résultat à l’écran avec des personnages très expressifs et bien animés. Les Blades ont été, quant à elles, dessinées par une palanquée d’artistes différents.

Au niveau de la musique, l’OST est dans la même lignée que Xenoblade puisque composé avec les mêmes mains que ce dernier. La direction musicale a été prise en charge par Yasunori Mitsuda là où ce dernier n’avait composé que la chanson de fin du premier jeu, ici il en aura produit 25 sur les 120 pistes. Le style global est assez ressemblant sans pour autant être de la redite.

Là où Xenoblade 2 pêche un peu plus, c’est d’abord dans son système de combat qui est horriblement mou au début du jeu. Le fait de devoir attendre l’auto attaque pour recharger les techniques engendre une latence forte dans les combats, couplé au fait que le moindre mob est un sac à PV. Lorsqu’on fini par débloquer un panel de personnages plus complet ainsi que leurs Blades, la dynamique arrive enfin, mais c’est assez rebutant. Fort heureusement, Torna gommera ces défauts dans sa version du système de jeu. Je n’ai pas refait le jeu depuis la sortie de Torna, mais il me semble que certains défauts de gameplay ont été aussi corrigés par patch sur le jeu principal.

Un autre souci de Xenoblade 2 était sa lenteur globale dans la moindre action. Je dis bien “était” car les patchs sortis après ont aussi réparé ce défaut. Ainsi, on ne pouvait pas passer la cinématique de résonnance d’une Blade, les séances d’invocation étaient interminables. Les actions terrain se déroulaient avec l’addition des compétences de chacune des Blades mises à contribution et un petit blabla à chaque fois, horrible. Lorsque les Blades revenaient de mission, elles racontaient toute leur vie et impossible d’éviter ces séquences. Monolith a rectifié le tir, mais ces quelques défauts ont donné l’impression que le jeu était sorti un peu trop tôt.

Concernant Torna, celui-ci devait être à l’origine une chapitre entier de Xenoblade 2 joué passé un certain événement pour introduire une préquelle dans le fil conducteur de l’histoire et comprendre la motivation de diverses personnages. Faute de temps, il fut coupé et seuls quelques flashbacks avaient été intégrés au jeu principal. Torna se passe 500 ans auparavant et raconte comment la “Guerre des Aegis” a fait rage et détruit le Titan Torna, fait depuis raconté dans l’Histoire des humains. On y suit notamment le parcours d’Addam, le précédent Driver de l’Aegis Mythra. L’histoire est bien dirigée et permet de suivre comment Mythra est devenue Pyra, quelle vie ont eu des Blades du jeu principal avec leur précédent Driver, etc.

Niveau adaptation et traduction, la version internationale a fait beaucoup de modifications de nommage. Les Blades sont en grande partie inspirées par la mythologie asiatique et pour l’internationale les traducteurs sont partis dans les mythes européens. Ainsi, la Blade Byakko (de la mythologie chinoise) de Nia est devenue Dromarch (issu de Dormarch des mythes gallois), Suzaku est devenu Roc, etc. Du côté des noms des personnages, les principaux ont aussi eu leur petit changement : Pyra s’appelant Homura en japonais, Mythra, Hikari, Malos, Metsu, etc. Si pour les créatures mythologies le joueur moyen aura peut être plus de mal à situer celles issues des mythes européens ou scandinaves, les renommages de personnages sont plutôt dans le thème original et parlent mieux.

Côté exploration, on en a clairement pour notre argent et Xenoblade 2 ne déroge pas aux règles de mondes ouverts fixées par ses prédécesseurs. Le jeu propose d’explorer de base 8 Titans et leurs Cités Etats lorsqu’il y en a une avec des décors divers et variés. Certaines rappellent néanmoins Xenoblade : Gormott rappelle beaucoup la Jambe de Bionis (son thème musical aussi), Uraya rappelle Satori Marsch, Genbu le Mont Valakk. Le côté vraiment impressionnant, c’est que pour le coup, les Titans sont cette fois bien vivants et en mouvement. Par exemple quand on se balade sur Gormott, on voit son cou et sa tête bouger. Aller dans les abords de la mer de nuage montre qu’il est en mouvement car il se déplace.

La mer de nuage est ce qui ressemble le plus à un océan pour Xenoblade 2. Elle s’étend à perte de vue et les Titans évoluent en marchant dans celle-ci ou en volant au dessus. Ces mouvements génèrent un flux de marée haute et basse qui peut varier selon l’heure du jeu, permettant d’accéder à des zones pas forcément disponibles selon le niveau de marée. Les récupérateurs dont fait partie Rex explorent cet océan avec leurs combinaisons similaires à des scaphandres et les cinématiques donnent toujours l’impression qu’il s’agit d’eau. Le joueur peut y nager en toute sécurité pour se balader autour du Titan si ça lui chante.

Conclusion

En conclusion pour le dernier article de cette série, Xenoblade 2 est un très bon jeu qui a souffert d’un effet “sorti trop tôt” et a donc marqué par quelques irritants de gameplay corrigés plus tard. Le côté gashapon des séances d’invocation des Blades apportait aussi une certaine frustration où un Crystal Core censé être rare faisait pop une Blade normale… Ceux qui ont découvert le jeu plus tard après sa sortie auront bénéficié de correction de pas mal d’irritants. Néanmoins, son scénario est aussi prenant que le premier et le lien tissé entre les deux est bien amené. Il ne reste désormais plus qu’à voir ce que Monolith et Nintendo nous proposerons pour le prochain opus de la série !


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