The Legend of Zelda : Skyward Sword HD
The Legend of Zelda : Skyward Sword est le seizième opus de la célèbre saga Legend of Zelda de Nintendo, sorti sur la console Wii en novembre 2011. Ce jeu était l’épisode qui fêtait les 25 ans de la licence et eu droit à une ressortie sur la boutique en ligne de la Wii U en 2016 à l’occasion des 30 ans de la série. Et c’est cette année, en juillet 2021, que le jeu a eu droit à sa version HD sur Nintendo Switch.
Skyward Sword est positionné comme étant l’épisode fondateur de la Chronologie des Zelda. Il se déroule après que le Roi des Démons Demise ait été scellé par la Déesse Hylia à la suite d’une immense bataille qui a ravagé la surface. Pour laisser celle-ci recouvrer de ses blessures, Hylia enverra dans les cieux les survivants de la guerre et fondera la nation de Skyloft. Une impénétrable barrière de nuage sera alors érigée pour isoler les deux mondes.
Dans le présent, Link est un aspirant chevalier de Skyloft qui doit passer son examen final ce jour. Chaque habitant de Skyloft se lie dès son plus jeune âge à un Loftwing, des oiseaux symbolisant la protection divine et qui partagent une profonde connexion avec leur maître. Après avoir retrouvé son Loftwing enfermé par son rival Groose, Link prendra part à la course et obtiendra ainsi son titre de chevalier et un présent de la part de Zelda, amie d’enfance de Link et qui joua le rôle de la déesse dans la cadre de la cérémonie. Ils s’envoleront ensuite dans les cieux pour partager une balade ensemble, mais Zelda se retrouvera prise dans une soudaine tornade noire qui l’enverra au delà de la barrière de nuages. Peu de temps après cet incident, Link recevra la visite de Fi, un esprit envoyé par la Déesse, qui lui dévoilera alors sa destinée. Récupérant l’Epée de la Déesse dans la temple de celle-ci, il se rendra à la surface avec l’aide de Fi pour retrouver Zelda.
Skyward Sword est un épisode qui a eu un peu de mal à débarquer. Il devait initialement sortir en 2010, mais fut repoussé en 2011. Il rencontra quelques soucis de développement notamment à cause du Wii Motion Plus qui était difficile à intégrer par les développeurs. Cet accessoire était un gyroscope supplémentaire pour la manette de la Nintendo Wii afin d’améliorer sa capacité de reconnaissance de mouvements. Le jeu aura eu droit à une version collector incluant une Wiimote dorée avec le Motion Plus intégré. Cet épisode a exploité un gameplay entièrement basé sur le mouvement pour utiliser au maximum la particularité de la Nintendo Wii. Il améliore ainsi l’ébauche faite quelques années auparavant sur Zelda: Twilight Princess dont la version Wii intégrait cette technique également. Skyward Sword est également le jeu qui a introduit la notion de barre d’endurance pour Link. Lorsque le personnage fait un effort physique (escalader, s’accrocher à une rampe, etc), son endurance décroît et lorsqu’elle est à zéro le personnage doit récupérer pendant quelques secondes. Cet élément ajoute une petite difficulté supplémentaire au titre. On retrouvera ce système dans Breath of the Wild ensuite.
Swyward Sword a été un succès commercial et critique, mais il a eu aussi pas mal de défauts pointés du doigt. Me concernant, j’avais eu du mal à le système entièrement à base de mouvements. Le calibrage de la Wiimote était à refaire régulièrement et la détection n’était pas spécialement précise. Tout le système de combat se base dessus : coups verticaux, horizontaux, diagonale, et combinaisons pour les attaques spéciales. Une partie des déplacements se fait aussi par ce moyen avec le maintient de l’équilibre lorsque Link joue au funambule, ou encore pour escalader un mur. Le vol avec le Loftwing est également entièrement dirigé au mouvement, et la précision n’était franchement pas top dans mes souvenirs. A l’inverse, la plupart des accessoires de Link utilisant la reconnaissance de mouvement étaient plutôt bien intégrés et gérés (le scarabée qu’on débloque au début du jeu est génial pour explorer un donjon avec !).
La question qu’on peut donc se poser avec la Switch et ses Joycon bien plus modernes que la Wii est : est-ce que c’est plus précis ou efficace ? Et bien oui, les mouvements sont clairement plus précis, mais je suis toujours dubitatif quant à l’efficacité de ce gameplay. J’ai l’impression de se recalibrer le Joycon toutes les 5 minutes dès qu’il faut s’en servir comme pointeur. Heureusement, cela se fait très facilement en appuyant sur Y, l’écran l’indiquant systématiquement. De souvenir sur Wii, il était nécessaire de poser la Wiimote à l’horizontale pour la calibrer, c’est donc une très bonne amélioration.
Pour ceux qui ne sont pas fan de ce gameplay (et qui de toute façon est impossible en mode Portable ou avec la Switch Lite dont les manettes sont inamovibles), la version HD possède un mode traditionnel qui émule les mouvements grâce à joystick droit. Vers le haut pour coup vertical, gauche/droite pour horizontal, appuyer les boutons pour les spéciaux, bref vous avez compris. Seul souci : ça vous fait perdre le contrôle de la caméra et ça c’est quand même indispensable. J’ai essayé un peu avec la manette Pro pour voir, et si au début j’avais trouvé ça assez moyen, en fait cette méthode est diablement plus efficace pour les combats de boss qui misent tout sur le placement des coups. De ce fait, j’ai fini par alterner entre détection de mouvements et boutons traditionnels pour les passages un peu difficiles du jeu. En effet, malgré la meilleure précision des Joycon, le recalibrage est trop souvent nécessaire et donc la détection des mouvements est parfois imprécise.
Pour rester dans les points faibles du jeu, je citerai le dernier qui a été l’objet de pas mal de moqueries : Fi. Depuis Ocarina of Time, il était devenu une tradition dans les Zelda où Link est accompagné d’un assistant qui l’aide dans sa quête en lui donnant des conseils, des astuces pour les ennemis, et autres atouts. Ici, Fi est l’esprit qui habite l’Epée de la Déesse et s’exprime d’une façon robotique donnant l’impression d’être un ordinateur vu qu’elle passe son temps à tout exprimer tout forme d’analyses et de probabilités. Jusqu’ici pourquoi pas vous me direz. Son principal soucis est que Fi est titulaire d’un MASTER OF OBVIOUS de puissance 42. Elle prend la main du joueur et lui balance des évidences en pleine poire ce qui était incroyablement agaçant sur Wii. Fort heureusement, la version HD a rendu optionnels une bonne quantité de conseils de Fi, tout comme les boîtes de dialogue sur le ramassage d’un premier objet peuvent être passées rapidement.
Il est appréciable de voir que Nintendo a su prendre en compte les différents irritants qui venaient gâcher l’expérience de Skyward Sword. Cela doit se sentir à la lecture de ce billet, mais ce n’est pas mon opus favori de la série Zelda et l’un des rares que je n’ai jamais exploré de fond en comble à cause de ces petits soucis. J’espère donc que les corrections apportées avec cette version HD rendront beaucoup plus plaisante l’exploration de ce titre. Faisons maintenant le tour des points forts du jeu.
Globalement, Skyward Sword possède un bon scénario qui est même assez sombre car il fait suite à des événements qui étaient cataclysmiques et une bonne partie du monde exploré n’est que ruines. On découvre petit à petit ce qui s’était passé grâce à un archéologue Goron qui étudie les anciens temples et nous raconte ses trouvailles. On parcourt un monde qui est totalement inconnu de Link car il a vécu tout sa vie sur Skyloft. Il rencontre ainsi les différentes espèces qui peuplent la Surface dont le nom n’est pas encore Hyrule, le Royaume n’étant fondé que bien plus tard dans la chronologie de la série.
La carte du jeu est divisée en trois grandes régions principales réparties autour de l’ancien Temple de la Déesse. Le reste de la partie explorable sont les cieux mais ils offrent au final un espace de grande taille qui s’avèrent être assez vide. C’est un peu la même déception que Wind Waker avec son océan bien vide. Les régions se découvrent petit à petit et s’avère d’une assez grande taille avec des zones qui continuent de se débloquer au fil du développement de l’histoire. Le jeu prend ensuite une autre dimension car il permet de visiter les régions au travers d’une époque différente et de jouer avec des objets permettant de manipuler le temps. Il y a une connexion entre le sol et le ciel au travers de blocs qu’on peut activer en bas et qui débloquent des coffres au trésor dans les cieux. Lorsque Link descend dans une région, il peut choisir où arriver grâce aux points de sauvegarde qui font aussi office de balises. En effet, en plus des quêtes et histoires qui lui sont propre, la zone céleste joue également le rôle de hub pour rejoindre les régions terrestres.
Esthétiquement, Skyward Sword était déjà très beau sur Wii en mélangeant le design “manga” du design des personnages avec un rendu cartoon doté de tons pastels et très colorés dont le style est inspiré de l’impressionnisme pour les textures des décors. Il contraste évidemment avec Twilight Princess qui avait un style très sombre après un Wind Waker qui avait fortement divisé. Ici, nous avons un rendu qui est d’une certaine façon le prototype de ce qu’est offert par Breath of the Wild. La version HD du jeu a beaucoup affiné le rendu et amélioré les effets de lumières ainsi que la plupart des textures qui étaient baveuses sur Wii. Ce n’est pas non plus le jour et la nuit, la direction artistique d’origine étant conservée, le jeu reste donc fidèle à sa version d’origine, mais en plus nette. Cela permet ainsi de bien mieux profiter de son esthétique. La plus grosse amélioration du jeu est sa vitesse d’affichage est qui est désormais de 60 images par secondes, là où sur Wii c’était une trentaine vent dans le dos en descente.
En conclusion, Skyward Sword HD est une excellente amélioration du titre original. Il a su compenser certains défauts d’origine sans pour autant réussir à les gommer car ça aurait demandé de repenser complètement le gameplay du jeu. Remis au goût du jour esthétiquement, il nous transporte dans les fondations de l’histoire des Zelda et permet de comprendre la spirale infernale dans laquelle Link, Zelda et Ganondorf sont enfermés.