H2G2 Vol. 3 : Life, the Universe, and Everything
La Vie, l’Univers, et le Reste est le troisième volume de la “trilogie en six parties” H2G2 écrit par Douglas Adams et sorti en 1982. Il fait de nouveau suite directe du précédent livre, The Restaurant at the End of the Universe et commence donc là où le précédent c’était arrêté.
Cela fait maintenant quatre années que Arthur et Ford se sont retrouvés bloqués sur la Terre préhistorique lors du crash du vaisseau colonial Golgafrinchain. Arthur a fini par s’habituer et s’est installé dans une petite grotte et a perdu de vue Ford. Cependant, Ford a fini par le retrouver après avoir exploré pendant ces quatre années la planète primitive. Il est suivi d’anomalies spatio-temporelles apparaissant sur la forme d’un canapé rouge qui fini par les entraîner dans une époque qui leur est plus contemporaine : deux jours avant la destruction de la Terre par les Vogons, sur le terrain de cricket Lord’s Cricket Ground en plein match.
Peu de temps après leur arrivée, un escadron de robots blancs lourdement armés arrive en provenance d’un vaisseau spatial et se met à attaquer la foule présente dans le terrain et volent l’urne symbolisant les Ashes. Un autre vaisseau apparaît dans la foulée, piloté par Slartibartfast, qui constate être arrivé trop tard et demande donc l’aide d’Arthur et Ford. Slartibartfast a pour mission de stopper les robots de la planète Krikket de libérer celle-ci de la bulle temporelle dans laquelle elle a été enfermée suite à la guerre génocidaire que son peuple a lancé contre la Galaxie. Pour se faire, les robots sont à la recherche des composants de la clé de la bulle, dont fait partie les Ashes.
Si j’avais été un peu déçu par le second volume à cause de son manque d’enjeu réel dans son récit, celui-ci en est aux antipodes. En effet, le peuple de la planète Krikket est présenté comme n’ayant jamais eu conscience de l’existence de l’Univers car leur système solaire composé d’une seule étoile et d’une seule planète était entouré d’un épais nuage de poussière avec pour effet d’avoir une nuit noire sans étoile. Lorsqu’un vaisseau spatial issu de l’extérieur s’écrasa sur leur planète, ce fut un déclic qui déclencha leur psychose sur le reste du monde. Ils ne peuvent concevoir l’existence de l’Univers et ont donc décidé de l’anéantir. Ils provoquèrent ainsi la guerre la plus meurtrière que la Galaxie n’ait jamais connu et en représailles, ils furent enfermés dans une bulle temporelle ralentie où le temps s’écoule de manière extrêmement ralenti.
Ici, l’objectif est donc très simple : empêcher que les Krikkets quittent leur bulle temporelle et reprennent leur folie génocidaire. Fait intéressant, les Krikkets étaient à l’origine prévus pour être des antagonistes dans un film de Doctor Who qui n’a jamais vu le jour, Doctor Who and the Krikkitmen. Les concepts développés pour ce film n’ayant pas abouti, ils furent réutilisés dans Life, the Universe, and Everything. Une partie des noms utilisés dans ce livre sont issus du vocabulaire du cricket.
On retrouve dans cet opus Slartibarfast, le constructeur de planètes Magrathéen rencontré par Arthur dans le premier volume qui avait participé à la fabrication de la Terre. Le vaisseau de Slartibartfast est décrit d’une manière très originale, comme ressemblant à un ancien bistrot italien à l’envers. Il utilise le concept de propulsion Bistromathique dans lequel le contrôle du vaisseau se fait en commandant des consommations dans un menu. Il possède également une salle “d’Illusions Informelles” qui n’est pas sans rappeler les Holodecks de Star Trek.
L’histoire sera mise en pause durant une interlude de quelques chapitres concernant Arthur qui rencontrera Agrajag. Ce personnage très particulier est dans une soif de vengeance contre Arthur qu’il considère comme étant son meurtrier en série. En effet, par une incroyable série de coïncidences, il s’avère qu’Arthur l’a tué un nombre incalculable de fois durant toutes ses réincarnations et qu’il a fini par en prendre conscience. Il était le lapin avec la peau duquel il s’est confectionné un sac, une mouche qu’il a écrasé, une huître qu’il a mangé, etc.
Ce volume permettra également d’apprécier la grande intelligence de Trillian qui dénouera l’intrigue sans aucune difficulté en découvrant le pot-aux-roses derrière la folie xenophobe des Krikkets. C’est un personnage qui avait été assez peu mis en valeur malgré ses grandes qualités, et la série a réparé ce manquement en lui accordant une plus grande place dans ce volume et les suivants.
De mon point de vue, Life, the Universe, and Everything est le volume le plus abouti avec The Hichhikkers Guide to the Galaxy. Il propose une aventure complète et met en place petit à petit tous les éléments nécessaires à la compréhension du récit sous forme d’anecdotes alambiquées comme ce fut le cas dans le premier. Il pose également quelques bases qui seront réutilisées ensuite dans les deux prochains volumes, de ce fait il donne un socle cohérent pour ses successeurs. Si j’étais assez mitigé avec Le Restaurant qui était clairement une histoire de transition, ce troisième volume m’a vraiment beaucoup plut.