H2G2 Vol.6 : And Another Thing...
Encore une chose… est le sixième et dernier épisode de la “trilogie en six parties” H2G2, sorti en octobre 2009 et écrit par Eoin Colfer. Après la sortie des cinq autres volumes, Douglas Adams ressentait le besoin de conclure la série sur une note plus légère car le dernier livre était vraiment très sombre pour lui. Hélas, Adams décédera en 2001 et n’aura pas pu donner suite à son projet. Il aura finalement été écrit à partir des notes et idées qu’Adams aura consigné sur papier et publié en 2009.
And Another Thing… commence là où Mostly Harmless s’achève : Arthur Dent et sa fille Aléa, Ford Prefect, et Trillian, sont sur Terre au Club Beta, et vont connaître une mort imminente car les Vogons sont en train de détruire la planète. Ils sont revenus dans la réalité après avoir chacun vécu une vie entière virtuelle dans un univers simulé par le Guide version 2 qui leur a accordé une existence selon leurs souhaits avant de mourir. Les réserves d’énergies du Guide v2 déclinant, leurs univers respectifs prirent fins et ils revinrent face à la terrible réalité : une Terre en train d’être découpée en tranches par des rayons de la mort.
Alors que tout semble perdu, ils sont brusquement sauvés de la manière la plus improbable qui soit par le Coeur-en-Or et Zaphod Beeblebrox. Cependant, Ford plantera accidentellement la seconde tête de Zaphod, depuis séparée de son corps et implantée comme ordinateur de bord du vaisseau à la place d’Eddy, et le vaisseau se retrouvera bloqué au milieu de cet apocalypse. C’est à ce moment-là qu’ils seront sauvés par l’immortel Wowbagger qui passait par là pour continuer son éternelle quête d’insulte de l’univers entier.
Pendant ce temps, suite à la destruction de la Terre, le Prostetnic Vogon Jeltz entendra parler de rumeurs faisant état d’une colonie humaine ailleurs dans l’Univers. Ne pouvant laisser sa mission inaccomplie, il se mettra en quête de celle-ci pour la détruire et exterminer l’humanité comme convenu. A bord du vaisseau de Wowbagger, Zaphod et ce dernier se lancent un défi mutuel dont l’enjeu est de réussir à faire mourir l’immortel, las de son interminable existence. Ils partiront alors en direction d’Asgard à la recherche de Thor qui devrait être capable d’exhausser Wowbagger.
Bien qu’écrit par un auteur différent, And Another Thing… parvient à conserver une narration similaire à celle que la série H2G2 a développé au fil du temps. On remarque tout de même quelques différences où par exemple les lieux de l’action sont indiqués pour que le lecteur puisse suivre les multiples changements de scènes qui s’enchaînent parfois rapidement au sein d’un chapitre. J’ai quand même constaté que l’humour était assez différent, parfois un peu trop convenu. Le livre s’est permis d’ajouter une référence assez connue de la culture populaire avec Cthulhu qui faisait partie des divinités en cours de recrutement pour fonder un culte sur la planète Nano, la dernière colonie humaine.
L’un des ressentis principaux que j’ai eu avec ce dernier opus est qu’il est long, un peu trop même. Il traîne en longueur avec beaucoup de scènes d’expositions car il se retrouvé obligé de développer tous les éléments permettant de proprement conclure l’intrigue. Les différents arcs narratifs s’enchaînent correctement et leurs développements parallèles pour aller jusqu’à la convergence finale sont bien maîtrisés, mais j’ai vraiment l’impression que le livre s’est senti obligé de développer beaucoup de choses.
Ne connaissant pas l’oeuvre de Colfer, je suis incapable de dire si c’est lié à son style d’écriture ou le fait qu’il ait émulé la narration tordue des H2G2, mais j’ai principalement regretté le fait que le livre traîne en longueur et que l’humour soit globalement fade. Il y a eu assez peu de passages qui m’ont réellement fait rire, à peine sourire même. Les personnages sont enfermés dans leur rôle et évoluent très peu, voire pas du tout, et en dehors d’une nouvelle romance qui se développe durant cette histoire, c’est le calme plat. En elle-même, l’histoire est bien exécutée et dignement conclue avec une fin ni fermée, ni ouverte, mais laissant comprendre que nous y sommes.
Au delà de ses défauts, le livre reste dans la lignée de la série H2G2 et a réussi à achever une aventure qui aura pu s’arrêter dignement après le décès de son créateur. Un Univers toujours aussi barré et bardé d’improbabilités qui permet d’en voir de toutes les couleurs.